Etude du fractionnement isotopique naturel du pétrosélinate de méthyle par RMN du deutérium
S. Guiet (1), I. Billault (1), M. Lees (2) et R. Robins (1)
(1) Laboratoire d’Analyse Isotopique et Electrochimique de Métabolismes, CNRS UMR 6006,
Université de Nantes, BP 99208, 44322 Nantes Cedex 3
(2) Eurofins Scientific rue Pierre Adolphe Bobierre, BP 42301, 44323 Nantes
L’étude en abondance naturelle, des effets isotopiques est un outil intéressant pour explorer le mécanisme des réactions enzymatiques. La mesure de la teneur en deutérium de l’oléate de méthyle (OAME, C18 :1D9) et du linoléate de méthyle (LAME, C18 :2D9,12) par RMN quantitative du deutérium met en évidence un appauvrissement de la teneur en deutérium sur les sites éthyléniques (1,2). Cet appauvrissement est dû aux effets isotopiques cinétiques des désaturases impliquées dans la biosynthèse des acides gras.
Le pétrosélinate (PAME, C18 :1D6), acide gras peu habituel présent dans les graines des plantes de la famille des ombellifères est synthétisé à partir du palmitoyl-ACP (C16 :0) par une étape de désaturation suivie d’une étape d’élongation de la chaîne carbonée. Cette voie métabolique se différencie de celle de l’oléate et du linoléate car l’étape de désaturation précède l’étape d’élongation. Dans cette communication nous décrivons l’étude de la distribution en deutérium par RMN-²H d’un pétrosélinate de méthyle (PAME) extrait des graines de persil (petroselinum crispum).
A partir des graines de persil, le PAME a été isolé puis a subi une coupure oxydante. L’étude en RMN-²H du PAME et de ces produits de coupures a permis de déterminer ses teneurs intramoléculaires en deutérium.
La distribution du deutérium dans le PAME présente certaines similarités avec les autres acides gras : OAME et LAME. Néanmoins les différences constatées sur certaines positions peuvent s’expliquer par la spécificité des enzymes impliquées dans la biosynthèse du pétrosélinate.
[1] I. Billault, S. Guiet, F. Mabon and R. Robins, ChemBioChem, 2001, 2, 425-431
[2] J-R. Duan, I. Billault, F. Mabon and R.J. Robins, ChemBioChem, 2002, 3, 101-108